be careful of the ones you choose to leave (naomi).

tumblr : anadearmas
if you lie down with dogs, then you'll get fleas
be careful of the ones you choose to leave

malchance, nom féminin : manque de chance. suite de revers, de mésaventures, de hasards malheureux, de circonstances défavorables qui gênent, dérangent quelqu'un. ou en d'autres termes plus propres à un langage philistin : putain de déveine, fatalité de merde. oswald et kipling, un mélange chimique discordant et dépourvu d'heureux hasards. il n'y a pas de place entre eux pour une situation favorable. après plusieurs rencontres placées sous le signe de la scoumoune, il est grand temps d'inverser la tendance et de conjurer le sort. l'idée initialement trouvée n'a rien d'un exorcisme ou d'un rite inca. les vêpres du midi ou l'angélus du soir n'ayant pas remportés l'assentiment, adam opte pour une solution beaucoup moins biblique : prendre un verre. sa montre lui signale qu'il dispose de vingt minutes pour rejoindre le bar. la clope aux commissures, il redresse le col de sa chemise, remet de l'ordre à ses cheveux et prend le volant au rythme de dire straits. il abat à allure normale la dizaine de kilomètres jusqu'au lieu du rendez-vous, expulse le reste de sa cigarette en chemin, freine au dernier moment, coupe le moteur et se tire de l'habitacle. adam verrouille sa voiture en s'éloignant. un bip annonce la réussite de la manipulation. naomi se pointe au même moment, ce timing lui arrache un sourire. « sans vouloir être pessimiste, je me demande combien de temps cela va prendre avant que l'un de nous deux exaspère l'autre. » dit-il en arrivant sur elle. il y concède un rictus et ajoute une seconde partie à ses propos. « pour l'attitude exaspérante, je parie sur toi, oswald. » l'ironie se ressent, en douceur. il teste un peu la température, cherche à connaître la capacité de naomi à endurer la soirée. si la riposte est ad hoc alors adam peut s'autoriser à quelques plaisanteries du style par la suite. « mais force est de constater, que tout ceci s'annonce sous les meilleurs auspices. » il maquille un bref compliment et l'invite à franchir le seuil. « après toi. »

A de nombreuses reprises, elle avait croisé sa route. À de trop nombreuses reprises, d’ailleurs. Et comme à chaque fois, il l’avait exaspérée, et Naomi n’avait pas manqué de le lui faire comprendre. Mais elle n’avait pas réellement compris sa proposition. Ecoute Oswald, rejoins-moi au Red Bar demain. Elle était restée de marbre, la rousse. Pourtant, elle avait répondu positivement, avant de tourner les talons et de s’en aller. Et la voilà, sortant de chez elle, perchée sur ses talons rouges de sept centimètres. Elle se glisse dans la voiture qui l’attend dans l’allée, comme à son habitude. Et elle soupire. Naomi sort de son sac son éternel liquid lipstick rouge, afin de parfaire ses lèvres nudes. Tout le long du chemin, elle se demanda si elle avait eu raison d’accepter cette invitation. Après tout ça ne pourrait pas lui faire de mal de sortir un peu de sa prison dorée à la gamine. Elle finit d’arriver sur les lieux. Ça faisait un moment, Naomi, qu’elle ne s’était plus rendue au Red Bar. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres, alors qu’un bruit sourd provenant d’une voiture la fit sortir de ses rêveries. Elle se retourna et posa son regard sur Adam. — Tu as déjà gagné, Kipling. Ta présence m’exaspère déjà. Bras croisé sur sa poitrine, elle lève les yeux au ciel. Elle tourna alors les talons sur sa dernière remarque avant d’entrer dans le bar. Sans même saluer qui que ce soit, elle se dirige vers les canapés. Naomi prend place, dépose son sac à ses côtés et croise les jambes, posant à nouveau son regard joueur sur Adam. — J’ai vraiment cru que tu allais me faire attendre, tu sais. Tu m’as étonnée.

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Le Red Bar. Une idée pour le moins saugrenue mais qu'il espère positive. Or, il a vraisemblablement un peu de mal à se détacher de cette douce antipathie les unissant. Naomi s'y complaît elle aussi, gardant son indéniable cynisme en éveil. « Et ce n'est que le début. Crois-tu pouvoir tenir la cadence ? » la questionne-t-il en emboîtant le pas. Il s'installe en face d'elle, retire sa veste qu'il abandonne sur la place juxtaposée à la sienne et s'intéresse, l'œil amusé aux propos de la rouquine. « Étonnement partagé. » Le rythme est donné. « Et le plus surprenant dans tout ça, reste le fait que tu aies accepté. » Il s'empare de la carte traînant sur la table voisine et la tend à Naomi. Sa décision prise, Adam se redresse sur ses jambes et atteint le bar. Il aime cette atmosphère au look subjuguant, tapissée par quelques bavardages incorrectement culturels. S'improvisant comme prophète, un pilier de comptoir se plaît à refaire le monde. Adam intercepte le barman, commande et prête une oreille au soliloque du pochard. « C'est un meurtrier qui est responsable du meurtre, la perspicacité de l'homme présente des lacunes. ‒ Tout à fait d'accord » rétorque Adam un brin moqueur. Il fouille ses poches, recherchant un billet froissé et l'échange contre les boissons. Réalisant un demi-tour, il retourne à sa place en posant les verres de façon respective et en stipulant, « Ne t'accoutume pas de ma galanterie passagère, Oswald » précise-t-il par précaution, se refusant à habituer Naomi à ce style de politesse. Il ébauche un sourire, tout en trinquant. La pinte à peine reposée, il rengage la conversation, « Qu'est-ce qui t'a convaincue de venir ? » Après tout, elle n'est jamais très enthousiaste à le croiser par hasard. Et accepter un rendez-vous relève plus de l'illogisme que de la cohérence. « Je doute que ce soit purement ma compagnie. » Adam s'attend à une réponse cassante, faut dire qu'il l'aiguille un peu dans ce sens. Au fond, il s'accommode parfaitement avec cette particularité de toujours tout faire, même involontairement, pour excéder l'autre.