Posts : 258 Pseudo : .yesterday, anais. Id Card : Kat McNamara Multinicks : nola, the lion hearted girl. Points : 508Age : 24 années emplies de rires et d'expériences en sa présence, douloureux souvenirs. Civil status : célibataire, elle enchaîne les conquêtes mais ne se retourne plus sur aucune d'entre-elles. Job|Studies : diplôme de traduction en poche, elle aurait dû se trouver à mille lieux d'ici à présent. Au lieu de travailler, elle végète pourtant. In Forks since : elle y réside depuis ses six ans. In your pocket : ses papiers, quelques dollars, un tube de rouge à lèvres rouge sang.
Elle avait envie d’sortir Cedrella, de s’amuser. Tout plutôt que de rien faire. Tourner en rond entre les quatre murs d’sa chambre et rester là à ruminer toutes ces pensés qui l’assaillaient quand elle s’donnait le temps de réfléchir aux choses - d’se souvenir. Mais que faire ? Elle avait promis d’être sage y’avait quelques jours de ça. Enfin pas vraiment, la rousse elle avait dit à Will qu’elle essaierait. Qu’elle mettrait tout en oeuvre pour pas fréquenter d’autres personnes - peu importe le sexe - pendant qu’ils tentaient de comprendre ce qu’il pouvait se passer entre eux. Si sur le moment, emportée par l’alcool dans ses veines, ça lui avait paru facile d’faire cette promesse, elle s’rendait compte à présent Cedrella que ça n’avait rien de simple en définitive. Rien du tout. Elle qui avait passé ces neuf derniers mois à chercher de la chaleur humaine là où elle le pouvait, s’enfonçant chaque soir un peu plus dans sa déchéance et s’oubliant dans l’alcool et des bras régulièrement différents. C’était une routine bien installée que ceci, parfaitement huilée. Et devoir la changer du jour au lendemain s’avérait… compliqué. Bien entendu, elle aurait pu sortir, mais les tentations seraient surement trop grande ; alors elle s’terrait, esquivait les déclencheurs. Mais dieu c’qu’elle pouvait en avoir marre de cette chambre de gamine insupportablement parfaite qu’était la sienne. Soudain, son regard blasé tomba sur un vieux prospectus du Twilight Drive-In. Un vague sourire mélancolique et amer flotta sur ses lèvres : Eid adorait cet endroit… Et pourquoi pas ? Elle serait tranquille là-bas au moins. Aussitôt pensé, aussitôt prête. Habillée normalement pour la première fois depuis des mois, elle avait décidé d’ne pas jouer de ses charmes ce soir, une fois n’étant pas coutume. Après tout, qui irait l’emmerder dans sa voiture au cinéma en plein air ? Très certainement personne : y’avait jamais âme qui vive là-bas. Haussant les épaules devant son miroir mural, la rousse s’en détourna donc pour attraper sa veste et ses clefs. Elle s’apprêtait à sortir d’la grande et prestigieuse maison des Williams - quelle blague - quand elle se ravisa l’espace d’une minute. Le mini-bar lui avait fait de l’oeil depuis le salon. Certainement qu’une bouteille de whisky ne manquerait pas à son beau-père. Il en avait déjà tellement d’toute façon. Son larcin dans les bras, elle s’dirigea donc enfin vers l’extérieur. Bouffée d’air frais qui lui fit le plus grand bien, dès ses premiers pas dans la nuit. Démarrant sa voiture en trombe, elle s’disait que ça faisait vraiment dramatique de partir ainsi avec de l’alcool en douce pour aller picoler seule au cinéma en plein air. Il lui manquait plus que la clope au bec pour que le portrait soit complet. Malheureusement, elle fumait pas la rousse ; c’était bien là un des rares vices qu’elle n’avait pas pris en cours de route ces derniers mois. Et elle comptait pas commencer bizarrement, même si ça aurait fait enrager sa mère. Or, cette simple idée suffisait à lui filer le sourire à Ced… Le cinéma, il était pas loin, à dix minutes à peine en voiture d’la maison de Cedrella. Mais en même temps, rien n’était loin dans ce bled pourri : c’était un avantage et une malédiction à la fois. Ça pouvait étouffer même de temps à autres. Comme elle l’avait pressentit : personne à l’horizon qu’un vieux pick-up avec deux gamins de seize ans à peine - à vue de nez - qui profitaient du calme de l’endroit pour se bécoter très maladroitement. Trouvant la perspective de devoir suivre leurs échanges de salives hésitants peu tentante, Cedrella se gara à l’autre bout du parc. S’installant ensuite confortablement dans sa voiture, elle déboucha sa bouteille et se laissa bercer par les images sans même essayer d’leur donner un sens quelconque. Surement qu’elle connaissait le film qui passait, mais son esprit était ailleurs, à la dérive - dans une sorte de nuage apaisant. La chose était rare, alors elle n’fit rien pour se concentrer. La rousse n’savait d’ailleurs pas bien dire depuis quand elle s’trouvait là quand soudain elle entendit des pas s’rapprocher de sa voiture ; la ramenant brusquement à la réalité. L’obscurité étant trop épaisse pour reconnaitre la personne arrivant, Cedrella sentit vaguement un élan de panique enserrer son coeur, tandis qu’ses doigts se crispaient autour de la bouteille de whisky. Elle n’avait plus le temps de verrouiller les portières de voiture et s’maudissait de pas avoir pensé à le faire dès son arrivée dans le cinéma.